Gros œuvre

Pour bâtir une maison à la fois durable dans le temps et peu gourmande en énergie, il faut bien évidemment s’intéresser de près au gros oeuvre. Et notamment aux murs, qui peuvent être construits avec différents matériaux aux atouts et performances variés, et aux planchers, qui devront être parfaitement isolés. Mais mieux vaut bien sûr s’adresser à un professionnel qualifié …

Pour les murs, un large choix de matériaux

Ces dernières années, les fabricants ont largement pris en compte la problématique du développement durable dans la conception des matériaux de construction. Aujourd’hui, il est possible de bâtir des murs à la fois solides et performants en termes d’isolation, en choisissant le matériau le mieux adapté à son projet …

Le bloc béton

Par sa masse et sa structure alvéolée, le bloc béton, essentiellement produit en France, est naturellement un bon isolant, à la fois contre le froid et la chaleur et contre le bruit. Les produits ont aujourd’hui évolué : ils sont enrichis d’ardoise ou d’argile pour répondre avec encore plus d’efficacité aux exigences de la RT 2012. Sans pour autant perdre leurs qualités intrinsèques : mise en oeuvre rapide et aisée, grande souplesse de construction et excellente résistance ! Le bloc béton est en effet très porteur : il est R+4, c’est-à-dire qu’il permet la construction d’un rez-de-chaussée et de quatre étages.

Le bloc béton en pierre ponce

Ce bloc béton de nouvelle génération allie la facilité de mise en oeuvre de ses aînés et les performances thermiques devenues aujourd’hui la norme. 100 % recyclable, il est composé de pierre ponce, matériau naturel issu d’une roche volcanique. Sain, léger et résistant, il se pose rapidement et est doté de performances acoustiques, phoniques et thermiques élevées.

Le bloc permet de limiter les ponts thermiques au niveau du plancher est en moyenne six fois plus isolant qu’un parpaing classique, ce qui évite les déperditions en hiver et garantit le confort en été. En prime, il permet un grand choix de finitions et incombustible, il résiste au feu pendant plusieurs heures.

Le béton cellulaire

Fabriqué exclusivement à partir de matières naturelles, comme son nom l’indique, ce béton est doté d’une structure « cellulaire », chargée d’air à 80 %. Cette conception lui confère des performances thermiques de très haut niveau, plus élevées que les autres matériaux. À tel point qu’il n’est pas nécessaire de réaliser une isolation complémentaire si l’on opte pour une solution Monomur. Léger et résistant (R+3), naturel et recyclable à 100 %, il profite aussi d’une mise en oeuvre facilitée.

Le brique en terre cuite

Conçu à partir d’argile transformé, ce matériau 100 % naturel est historiquement utilisé dans la construction. Logique, tant ses qualités en font une alternative intéressante. Résistante, la brique en terre cuite est aussi antifongique, empêchant le développement de moisissures ; et libère très peu de COV (Composés Organiques Volatiles), préservant ainsi la qualité de l’air intérieur. Perméable à l’air et dotée d’une forte inertie, elle assure une excellente isolation thermique.

Dans le neuf, différents types de plancher

Lorsque l’on opte pour la construction d’une maison neuve, on a le choix entre différents systèmes de planchers. À chacun d’entre eux correspond une technique d’isolation.

La dalle sur terre plein

On installe plusieurs couches de matériaux (tout-venant, sable…) pour stabiliser le sol, sur lesquels est coulée une dalle en béton. Mais avant, entre le sol et le béton, on place un film plastique polyéthylène étanche (pour protéger des insectes et des infiltrations d’eau) ainsi que des panneaux isolants, le plus souvent en polystyrène expansé ou extrudé (classe incompressible).

La dalle sur vide sanitaire

S’adaptant à tous les types de terrain, cette solution assure une bonne isolation. Car, en surélevant le plancher de quelques dizaines de centimètres, on crée un vide d’air qui évite les remontées d’eau et assure une ventilation naturelle. Et pour optimiser l’isolation thermique, on place des hourdis en polystyrène (également appelés entrevous) sous la dalle.

La dalle sur haut de sous-sol

Au-dessus des pièces techniques (garage, buanderie, chaufferie…), il est possible d’optimiser l’isolation. Pour cela, on utilise des hourdis non-isolants, placés sous la dalle flottante et auxquels on adjoint un isolant ; ou des hourdis isolants en polystyrène expansé.

La dalle sur haut de rez-de-chaussée ou intermédiaire de niveau

Si l’habitation a été conçue pour supporter leur poids, il est possible de réaliser des planchers bétons à tous les niveaux de la maison. On en profitera alors pour placer des rupteurs au niveau des hourdis et poutrelles, qui permettent de réduire de 70 % les ponts thermiques..

Des planchers bien isolés pour un bâti préservé

Le saviez-vous ? Un plancher mal isolé, c’est jusqu’à 16 % des précieuses calories de chaleur qui s’échappent ! Pourtant, c’est traditionnellement une zone de la maison qui fait l’objet de moins d’attention quand il s’agit de l’isoler. Avec la nouvelle Réglementation Thermique, ce n’est plus le cas puisque la RT 2012 incite à les isoler, comme toutes les parois extérieures d’une habitation.

Différentes solutions peuvent alors être mises en oeuvre, en fonction du type de plancher concerné (voir ci-contre). Les choses se compliquent en rénovation, puisqu’il n’est évidemment pas question de tout démolir ! Il est toutefois possible d’isoler les planchers : si la maison est dotée d’un sous-sol, on pourra par exemple fixer un isolant au plafond.

Dans le cas contraire, et à condition que la hauteur sous plafond soit suffisante, il sera possible d’installer les panneaux isolants sur le sol des pièces à vivre, de couler une chape et de compléter avec le revêtement de son choix (carrelage, parquet…) en privilégiant des produits aux performances thermiques élevées.

Isolation du plancher

Les normes de la RT 2012

La Réglementation Thermique en vigueur depuis le 1er janvier 2013 pour toute construction neuve impose un certain niveau de performance pour l’isolation des planchers. Globalement, la résistance thermique (R) devra atteindre de 3,5 à 5 m².K/W.

À retenir !

  • Les choix des matériaux pour le gros œuvre doit tenir compte de leurs performances thermiques et bénéficier d’une certification NF, CE …
  • Les matériaux ont évolué positivement ces dernières années.
  • À chaque solution technique, correspondent des matériaux adaptés.
  • Les produits portant des indications liées aux normes (NF, CSTB) ont été certifiés par ces organismes agréés.